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le traitïsme
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  • Le traitïsme est un mouvement artistique réunionnais que Paul Clodel Cochard a inventé en 1994. Le traitïsme consiste à peindre (scènes, paysages ou portraits) avec l'utilisation des traits de couleurs pures déposées par un pinceau à bout fin sur la toile.
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le traitïsme
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21 mai 2013

Le traitïsme naïf et post-naïf

2 ème Phase de création - Le traitïsme  naïf :                                                                                             

     De retour dans mon île natale La Réunion, j’ai reçu une invitation pour organiser une exposition dans la cité bénédictine à l’Office Culturel Bénédictine (O.C.B) à Saint-Benoît qui m’offrait ainsi, l’occasion de leur faire connaître ce nouveau mouvement le traitïsme.

Le quotidien de la Réunion par M. L décrit cette exposition :

«  L’artiste joue avec les allumettes (ci-dessous l'article),

Des couleurs de la vie réunionnaise comme on les a rarement vues, c’est ce que propose l’artiste-peintre Paul Clodel. Il expose dans un style particulier, le traitïsme dont il revendique la création. Son matériau de prédilection : des allumettes ».

       J’ai présenté à la population de Saint-Benoît mes dernières œuvres dont une quinzaine que j’ai gardé mon matériel de prédilection que sont les allumettes. Je suis un avant-gardiste. (Pour rappel), « la technique avec les bois d’allumettes donne du relief à l’œuvre. Estimant que le traitïsme sur le lin ne donne pas suffisamment de relief j’opte pour ses fameuses bûchettes de pins qu’est l’allumette. Ma série de tableaux représentant des scènes de danse de maloya autour du feu dont les couleurs chaudes qui sont utilisées et qui dégagent une convivialité assez réaliste, m’ont fallu plus de vingt milles bois d’allumettes ».     

 Je reproduisais mes œuvres tout en m’inspirant de Georges Seurat (1859-1891), (le pointillisme). Mais il était évident que je ne le copier pas, je voulais obtenir un style personnel qui était basé sur ces compositions (traitïsme : voir l'Hommage à SEURAT de Paul Clodel en cliquant ici).. Alors je tentais le trait, mes tableaux en étaient composés d’une multitude de petits traits obliques, posés à même la toile, toujours dans le même sens.

« C’est maintenant mon propre style, je suis un avant-gardiste et cela me plaît » disais-je à la journaliste du « Quotidien » de la Réunion. Estiment de même que mon ‘support traitiste’, me demandait trop de temps à le concevoir, j’ai laissé un peu de coté les bûchettes de bois pour peindre sur la toile de lin. Je repeignais aux traits sur mes anciennes toiles naïves. Ce qui ajoutait à mon art une phase nouvelle que j’avais baptisé : ‘ traitïsme post-naïf’. Ma conception était toujours la même; je peignais mes tableaux normalement dans un style naïf ou autre sans me soucier du trait. Avec un pinceau n°4 ou n°6, j’apposais en  obliques  les  traits  de couleurs pures sur des supports variés : toile de lin déjà enduite ou allumettes.

L’origine du mot naïf

« Le terme art naïf  aurait été utilisé pour la première fois au xixe siècle, pour qualifier les œuvres du peintre  Douanier Rousseau, qui peignait hors des normes académiques, sans suivre pourtant les recherches picturales de l'avant-garde de l'époque : les impressionnistes.

En 1870, dans son poème’ Au cabaret vert’Arthur Rimbaud emploie le mot pour désigner des représentations picturales « maladroites » « je contemplai les sujets très naïfs de la tapisserie », ce qui est peut-être à l'origine de l'emploi « naïf » chez Guillaume Apollinaire quelque temps plus tard.

S’agissant d’un mouvement non académique, l’art naïf ne possède pas de définition propre. Il se caractérise cependant par une représentation figurative de sujets populaires : paysages campagnards, costumes folkloriques, animaux domestiques ou sauvages. Du point de vue technique, cet art se caractérise par le non-respect  volontairement ou non par l’artiste. Des trois règles de la perspective occidentale telles que définies depuis la Renaissance par Léonard de Vinci : la diminution de la taille des objets proportionnellement à la distance, l'atténuation des couleurs avec la distance, diminution de la précision des détails avec la distance.

Cela se traduit par : des effets de perspectives géométriques erronés qui donnent un caractère « ingénu » aux œuvres, une ressemblance avec des dessins d’enfants, ou rappellent la perspective signifiante des peintures du Moyen Âge — sans autres points communs ; l’emploi de couleurs vives, souvent en aplats, sur tous les plans de la composition, sans atténuation à l’arrière-plan ; une égale minutie apportée aux détails, y compris ceux de l’arrière-plan, lesquels devraient être estompés.

« La codification et la pérennité de ce style mène à une autre forme d'académisme ».

(Source Wikipedia)

Le traitïsme-post-naïf se différencie de l’art naïf d’une part  l’artiste choisie ses maladresses pour causer et provoquer  un style de peinture.

Dans la toile intitulée : « le  moulin à maïs, 1999 »* est un exemple de toile traitïste post-naïve. On y remarque cependant que les traits sont peints en obliques sur la droite. La naïveté du dessin est contrôlée par la composition divisionnisme. Par conséquence cette œuvre n’est pas naïve mais visiblement on peut penser qu’elle est. Il y a  le respect  volontairement  par l’artiste. Les trois règles de la perspective occidentale. La taille des objets est proportionnelle à la distance, l'atténuation des couleurs avec la distance est respectée et il n’y a pas de la précision dans les détails avec la distance.

Alors pourquoi parler de « naïf » dans mes œuvres ?

 On peut penser qu’il y a de la naïveté dans le style du dessin de mes peintures. Certes j’ai été formé par un grand maître de l’Art Naïf Moderne, André Oudet (1942-1999). « Comme tous les grands peintres il a forgé son style, un style qui n’appartient qu’à lui. Il peint les hommes, paysans, ouvriers, artisans  au travail ou dans leurs luttes, mais aussi dans l’intimité du foyer familial. La composition et le travail sur les couleurs font surgir avec une force particulière la beauté d‘un geste ancestral en même temps que celle d’un visage de femme ou d’enfant ».

Il reste en ceux qui l’on courtisé tous les jours et cela pendant deux années au lycée de Saint-Pierre, Réunion, en session de dessinateur publicité, un hommage posthume : le trait naïf. Ceci fait de ma peinture une signature. Le  « ï » du mot traitïsme est là pour le rappeler.

  Il en est de même pour le tableau : « la basse-cour du vieux Paul, 1999 »** :

« Je peignais ces scènes locales en respectant la composition divisionnisme étudiée chez Georges Seurat. La conception  était la suivante ; avant de dessiner je divisais la toile en son  milieu sur la longueur et la largeur et je répétais cette opération  jusqu'à obtenir un quadrillage. En suivant  les théories de Seurat, le créateur du pointillisme, j’obtenais le mode de division de couleurs qui détermina la composition. Par analyse des plans dans ces œuvres, on peut par la suite en utilisant les lignes de compositions aligner tous les objets et personnages que comptent la scène. Dans « la basse-cour du vieux Paul », les poulaillers sont positionnés d’une façon à ce que tout suit les lignes horizontales et verticales. Cette composition divisionnisme reste cependant invisible dans ma peinture. C’est seulement lorsqu’on quadrille en superposition l’œuvre qu’on devine sa présence. Par contre en voulant bien la faire ressortir de la toile d’une manière évidente, j’utilise ensuite des empilements de petits carrés aux traits de couleurs pour créer le traitïsme  géométrique ».

Par guise de conclusion le traitïsme post-naïf casse les lois de l’Art naïf et apporte une restructuration au mouvement en elle-même. Je conclure que le traitïsme est un style de peinture qui peut se retrouver dans tous les autres styles de peintures. Ce qui m’évoque à savoir : qu’est-ce qu’un  style en peinture ?   

" Contrairement à la littérature ou à l’architecture, le style n’est pas à proprement parler un problème en  peinture ou, voir plus loin, dans les arts visuels.  Il n’y a pas de cours de stylistique des arts visuels dans les parcours d’histoire de l’art, ni d’exercice sur l’identification des différents styles. Voilà qui est surprenant de la part de l’histoire de l’art, discipline qui se fonde précisément son « historicisation » sur la notion de style, en vue de déterminer des époques (classique, baroque, romantique, naïf…) et d’identifier des artistes (certains sont capables de reconnaître des artistes uniquement par leur style quand manque la signature, tel l’expert-historien de l’art Bernard Berenson, 1865-1959). Si peu d’ouvrages traitent la question de l’histoire de l’art sous l’angle du style, on peut néanmoins repérer trois pôles :

- le pôle historique : les XVI et XVIIe siècles, quand se met en place la question de la maniera et qu’elle s’oppose au « grand style » de l’âge classique ;

- le pôle historico-politico-philosophique au  début du  XXe siècle, quand  quelques grands historiens de l’art, philosophes, redéfinissent la question du style par rapport à l’émergence d’une pensée ;

- le pôle contemporain, a-stylistique, quand les artistes éprouvent une gêne à se définir par un style".

(Extrait tiré et inspiré par Céline Flécheux, cours master : Le style 2008).

Conclusion

Proust : le style n’est pas une question de technique, mais de vision. 

 

La basse cour du vieux Paul avec quadrille   

La basse cour du vieux Paul, toile traitïste-naïf de Paul Clodel Cochard , 1999 avec les lignes de la composition divisionniste inspirée de Georges Seurat.  

La basse cour du vieux Paul (2)

La basse cour du vieux Paul, toile traitïste-naïf de Paul Clodel Cochard , 1999 avec sa composition divisionniste inspirée de Georges Seurat.

les poseuses (Seurat Clodel)

Les poseuses, toile traitïste-naïf de Paul Clodel Cochard, 1999 avec sa composition divisionniste inspirée de Georges Seurat.

 

- Le  traitïsme post-naïf:

Dans cette exposition, le public pouvait découvrir une pléiade de couleur néo-impressionnisme et aussi, mes recherches sur l’art. Les études que je présentais me permettaient de montrer aux visiteurs la possibilité d’un somptueux mélange de styles. Je citerai par exemple une œuvre : ‘ Point d'interrogation*, à travers lequel j’avais pu démontrer la possibilité de marier l'art naïf et d’y ajouter en peignant en couleur seulement la mère et le reste tout en gris. D’ailleurs ce maman semble vouloir réfléchir. A qui ? A quoi ?  Peut-être bien qu’elle pense à ses nombreux enfants, ou à son destin !!!  Dans  ce tableau, on peut apercevoir en font des enfants. De même l’atmosphère grise et bleutée dégagée dans cette peinture nous rappelle la technique du surréalisme.

Cependant avant de satisfaire votre curiosité, laissez moi vous donnez un autre exemple de mes peintures qui est similaire au Point d'interrogation; c’est le chat et le bananier  la technique du noir et  blanc se répète. Ce qui crée un style sans en être un ! Si nous, nous voyons de nos yeux la régime de banane (en couleur verte et rouge griotte), la perception des chats et même des daltoniens sont différentes des nôtres : ils ont leurs problèmes des couleurs, avec la confusion des rouges et  des  verts. C’est  pour  cela, que  je trouve dans cette toile un sens de surréalisme, même si le dessin reste un peu naïf. C'est pour cela que j'ai baptisé cette série de traitïsme post-naïf.

 

Réf 205 Point d'intérrogation

Point d'intérrogation, toile du traitïsme post-naïf, de Paul Clodel Cochard, première version en 1992 et traitïsme en 2000, 10 P. (Col.privée)

Le chat et le bananier

Le chat et le bananier, toile du traitïsme post-naïf, de Paul Clodel Cochard, première version en 1990 et traitïsme en 1997, 12 P.(Col.privée)

La dernière coupe

La dernière coupe, toile du traitïsme post-naïf, de Paul Clodel Cochard, première version en 1993 et traitïsme en 2001. 

Le déjeuner sur l'herbe

Le déjeuner sur l'herbe, toile du traitïsme post-naïf, de Paul Clodel Cochard, première version en 1993 et traitïsme en 1998. 

 

Merci pour votre visite et vos impressions :

A découvrir d'un clic sur:  

La pensée d'autrui, le narcissisme dans l'art par Paul Clodel

 

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Commentaires
C
C'est bien compliqué pour moi, mais j'ai compris l'essentiel, je trouve ça très carré et beau, comme je le répèterai très pointilleux je suis très admirative et bravo si tu aimes les compliments je dirai que la Réunion a un grand talent "vous" !
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