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le traitïsme
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  • Le traitïsme est un mouvement artistique réunionnais que Paul Clodel Cochard a inventé en 1994. Le traitïsme consiste à peindre (scènes, paysages ou portraits) avec l'utilisation des traits de couleurs pures déposées par un pinceau à bout fin sur la toile.
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le traitïsme
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15 mai 2013

L'histoire de Paul Clodel: sur la voie de la vie active (1986 à 1992)

 

La cuisine en tôle de P

Paul Clodel & son histoire

Sur la voie de la vie active

 En 1986, je travaillais pour la première fois dans une fabrique de meubles à Saint-Pierre Réunion (qui s’appelait : SOREMA). J’étais donc embauché comme peintre en lettre et décorateur en publicité.  Ce que je me rappel c'est la difficulté de m’y rendre chaque matin. Je me rendais à pied au travail et j'habitais au Tampon,12 km. Je marchais alors, plus d’une demi heure jusqu'à la ville dont je prenais un taxi qui me transportait à la ville voisine (Saint-Pierre). Puis, je continuais ma marche jusq'au boulot, sis la Ravine Blanche. Mon travail consistait à peindre des panneaux ou des banderoles publicitaires, pour des promotions du magasin de meuble réunionnais. Le combe restait à vaincre la chaleur car j’étais exposé à trente centimètre de la tôle (ce qui me servait de plafond à mon abri de fortune). Mes problèmes de locomotions matinales s’estompèrent lors de l'achat de ma toute première voiture. Cette dernière était une petite 104, toute blanche qui allait me changer la vie.

Je m’habituais à mon emploi, mais au bout d’une année passée au sein de cet établissement, le patron me licenciait. Ce dernier justifiait le motif économique de son entreprise. A ce moment précis de ma vie, je m’étais résigné, pensant tout de même, que je pouvais éviter un licenciement. D'ailleurs je me suis dis, tant que je n’aurai pas effectué mon service national, je ne serai pas tranquille. J’ai donc fait appel auprès de mon régiment à Saint-Denis.

Quelques mois plus tard, je me retrouvais à Laon-Couvron pour y passer onze mois de ma vie. Étant, par la distance France-Réunion, séparer de ma famille, je devais m'assurer. A l'armée de terre, j'ai été reçu à un examen de dessinateur et maquettiste au sein du BPSR. (Bureau Pour Se Reposer) Mdr. Cet avantage fut donc pour moi un inconvénient car je n’ai pas obtenu l’intégration aux pelletons d’élèves gradés. Il fallait trouver un remplaçant et il n'y avait aucun candidat. J’ai donc terminé mon service comme première classe et j’en suis peu fier du service. J’avais profité de ce voyage pour visiter la famille à Montluçon et Cournon-D’Auvergne mais aussi visiter les grands musées d’Arts de Paris et France. Le Louvre et d’Orsay, m’avaient beaucoup plus et avaient réveillés mon goût pour la peinture. Je n’imaginais pas qu'une œuvre d’Eugène Delacroix était aussi gigantesque. Ces tableaux étaient accrochés du sol au plafond et je pouvais voir avec le recul tous les détails qui faisaient tant vivre ces toiles. Plus loin, dans une autre salle, tous les impressionnistes étaient présents. Monet, Manet, Renoir, Degas et les autres vivaient à travers mes yeux écarquillés. Je jubilais de bonheur de voir leurs œuvres. J’avais compris que ce jour était le révélateur de ma future passion, c'est-à-dire, la peinture. Qu’importe ce qu’il arrivera demain, ce qui c’était passé dans ces musées aura pu être considérer comme le future prêtre qui reçoit le Saint Sacrement ou l’ordination.

De retour à ma caserne, je me suis mis s’en attendre aux dessins et j’avais remarqué les difficultés d'exercer ce métier. Depuis ma sortie du lycée je n’ai peint que six gouaches et j’avais proposé à l’édition FIT à Saint-Denis pour éditer, en 1985, en cartes postales. Je dirai que ma carrière commence à cette époque mais les années qui séparent 1988 étaient plutôt consacré aux divertissements. La question que je me posais:

- "Aurai-je continué à peindre si la peinture m’avait abandonné ?" 

A la fin de mon service militaire et au bout de onze mois de séparation, j'avais hâte de retrouver mes parents et mes amis Réunionnais. Quelle fut ma joie de retrouver mon île de la Réunion ensoleillée ! Quelle fut aussi ma satisfaction de retrouver ma maison ! J’avais pris une année de plus et une certaine maturité d’esprit. D'ailleurs, je voulais rattraper le temps perdu. "Le temps est une chose qu’on a beau courir derrière, (disait mon père à cette année 1989) et qui ne se rattrape jamais".

Comme il fallait chercher du travail et s'inscrire à nouveau comme demandeur d'emploi, j'entamais sérieusement (chez mes parents) une série de peinture qui me permettait de me remettre dans le métier. Cette série était consacrée aux cases créoles de la Réunion. A vrai dire, mes premières gouaches sur papier Casson n'étaient plus qu'un travail d’illustrateur que celui d'un peintre. Je peignais sans me soucier de quoi que se soit et d'une ultime passion. Certes, j’allais chercher du travail mais en 1989 l’annonce de la guerre du Golf n'encourageait peu les patrons à l'embauche.

La case de Bel Air de Paul Clodel C

En octobre et en décembre 1989, je me lançais dans une exposition au syndicat d’initiative de Saint-Pierre (en face du tribunal) et dans le hall de l’hôpital de Tampon et de Saint-Pierre. Ces premières initiatives, sous le pseudonyme de "Paul Clodel C." (ma première signature que j’avais choisie pour me faire connaître des réunionnais) allaient de ce fait lancer ma carrière artistique.

J’étais résolument tourné vers le figuratif. Je présentais des cases créoles de la Réunion et avec la passion de l'histoire architecturale qui m'inspire. Quelques véhémentes touches de couleurs pures et criardes exprimaient cette volonté assurément descriptive. Tout bien, je restais un fidèle à la transcription du monde extérieur en apportant une touche personnelle, tel qu’un personnage peint dans un style purement naïf. Ce qui témoignait l’enseignement d’André Oudet au lycée. Je voulais, de cette exposition, retenir le passé de la belle époque et du début du siècle de mon île. L’utilisation de la gouache et du crayon de couleur (dans ces expositions) montraient, certes, mes moyens modestes et la difficulté d'un jeune artiste à subvenir dans ce domaine réserver le plus souvent aux riches et aux élites.                  

 

Photos peintures P

En revanche, si j'aime parler de ma passion, je n'aime pas parler de ma vie sentimentale. Je laisse le public à en découvrir. Pourtant j’en avais une et la fin de l’année 1989 allait sans doute changer ma vie. Je ne désire pas m’attarder sur mes fiançailles et l’année d’après mon premier mariage avec une certaine Frédérique C. Je trouve que cette époque était pour moi une erreur de jeunesse et le pourquoi du comment je ne désire pas savoir. Cette expérience m’avait permise de me trouver du travail stable et même si la première exposition m’avait permise de me faire connaître, elle ne suffisait pas pour faire vivre un ménage.

Au début de l’année 1990, j'ai eu cette chance de me faire employer chez "Chane-Hive S.A", l’unique représentant des boissons "Orangina et Pepsi" à la Réunion. Mon travail consistait de peindre et de représenter, sur les murs des boutiques créoles et des magasins de la Réunion, leurs enseignes. Je devais, pour ce faire, parcourir toute l’île (de long en large) et de même en tous temps (pluie, soleil et vent). Mais au bout du sixième mois d'activité, j'eu une chance inouïe. Cette dernière était un contrat de dix mois au Rectorat de la Réunion. Je devais remplacer un fonctionnaire, en congé de longue maladie, à l’université de Saint-Denis. Frédérique C. m’attendait (puisqu’elle fréquentait ce lieu d’étudiant) car elle préparait sa première année de DEUG d’anglais. On se voyait alors quotidiennement. Le 27 décembre 1990 c'était pour moi un s'acrifice et qui touchait ma pensée d'artiste, de lui passer la bague au doigt. Par ce OUI à la vie, je n'imaginais pas, à ce moment là, que j'allais avoir des regrets...  

En 1991, après deux mois de chômage je passais un concours d’Ouvrier d’Entretien et d’Accueil (O.E.A) et je l'obtenais du premier coup, avec comme note 19,90/20. Je fus par la suite, en août, affecté au collège "L'Oasis" du Port.

l'homme devant le foyer

Du 29 décembre 1991 au 05 janvier 1992, j’expose à nouveau au syndicat d’initiative de la rue Archambaud, à Saint-Pierre. Les journalistes de la presse écrite ne se sont déplacés, à l’exception, de la télévision locale et pas le moindre, car il s’agissait de R.F.O (Réunion 1ère). Le reportage était passé en fin d’actualité et les images prises de l'exposition allaient me faire sortir de l'ombre  à celui de la lumière. Je me souviens d'avoir énormément travailler cette expo. De même je m’apprêtais, à la suite, de peindre techniquement à l’huile et sur un support de toile de lin.

Je me souviens que cette année, je travaillais les mercredis matin à l’école primaire de Bourg-Murat, à la Plaine-des-Cafres. Cette opération était dirigée par le CEDAACE. L’atelier comprenait une vingtaine d’élève de cette école, qui s’adonnait à leur plaisir de peindre. Ces jeunes étaient motivés et se familiarisés avec les couleurs. Ils maîtrisaient les proportions, les perspectives et je favorisais à mon tour, leur créativité…d’ailleurs pendants la semaine des Arts je les exposais à l'intérieur de leur bibliothèque scolaire. De même, ma carrière était à peine commencée que d’autres écoles voulaient exposer mes œuvres chez eux et cela dans la continuité de la semaine des Arts. Ce fut le cas de l’école primaire d'Aristide Briand, au Tampon Centre. Je profitais de l'occasion pour informer les journalistes de ma prochaine exposition, prévue pour le mois de septembre 1992 à l’hôpital de Terre-Sainte. J’exposais, dans ces écoles, mes nouvelles toiles de lin (encore toutes fraîches et toutes imbibées de sur couche de peinture impressionniste). J’étais donc fier de montrer à ce jeune public, ainsi que leur parent, mes premières toiles impressionnistes, pointillistes et surréalistes.

Mais, comment suis-je venu à ces différents styles de peinture?

Dans un premier temps, je n’avais aucun style de peinture, à l'exception du naïf. Je me recherchais et j’appréhendais l’utilisation de la technique de l’huile sur la toile vierge. Aussi, l'utilisation des livres d'Arts, vont me permettre de refaire mon éducation artistique...

 

 

Boutique créole avec chien de Paul Clodel C

 

Merci pour votre visite et vos impressions

Précédemment: Paul Clodel et son histoire: l'hommage à André Oudet (1942-1999)

A suivre: (clic ci-dessous) 

Le traitïsme de Paul Clodel

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